Le testament de Marguerite Boucicaut (1887) : si vous avez beaucoup ne cherchez pas d’excuse à ne pas donner !
SECTION 1. Les fondements d'une fortune et d'une vocation sociale (Marguerite Guérin à Madame Boucicaut)
1.1. L'ascension économique et sociale de Marguerite Guérin
Marguerite Boucicaut, née Guérin le 3 janvier 1816 à Verjux, en Saône-et-Loire, incarne une trajectoire sociale remarquable typique du XIXe siècle français. Son enfance est marquée par une précarité extrême. Elle grandit dans une pauvreté décrite comme « totale », dans une chaumière de torchis et de bois, et se retrouve orpheline dès l'âge de 12 ans. Son parcours initial la voit exercer des emplois précaires, tels que gardeuse d'oies, avant de rejoindre son oncle, porteur d'eau à Paris, et d'y travailler comme apprentie ouvrière blanchisseuse.
C'est en tant que gérante d'une crèmerie que Marguerite Guérin rencontre Aristide Boucicaut. Malgré son jeune âge et l'absence de fortune personnelle, elle s'unit à lui, devenant non seulement sa compagne, mais aussi l'auxiliaire puis la continuatrice de son œuvre commerciale. Cette ascension est souvent célébrée comme le fruit de l'« aristocratie du travail » l'ayant menée au « summum de la fortune ». Bien que qualifiée de femme « admirable française restée illettrée » par certains contemporains, sa transition d'une enfance « formée à l'école du malheur et des privations » à une femme d'affaires respectée est l'histoire d'une confrontation réussie entre une femme « de bien » et une femme « de biens ».
Après le décès de son mari, Aristide, Marguerite Boucicaut devient la dirigeante du premier grand magasin, Au Bon Marché, à Paris, dès 1879. Son rôle dans la prospérité de l'établissement est fondamental.
1.2. Le paternalisme pionnier du Bon Marché
L'œuvre des Boucicaut se distingue non seulement par la révolution commerciale qu'elle opère (le modèle du grand magasin moderne), mais aussi par l'établissement d'un système de prévoyance sociale interne. Les fondateurs des grands magasins, à l'instar des grands industriels, créent toute une série d'œuvres philanthropiques pour leurs employés. Cette action est particulièrement mise en lumière par les initiatives de Marguerite Boucicaut après le décès d'Aristide.
L'expérience personnelle de Marguerite Guérin, confrontée directement aux difficultés de la vie ouvrière, a façonné une sensibilité aiguë aux besoins des « souffrances et des misérables ». Cette origine modeste confère à son engagement philanthropique une dimension structurelle et stratégique, allant au-delà de la simple charité pour devenir une tentative structurée d'atténuer la précarité.
L'institutionnalisation de la prévoyance sociale atteint un sommet en 1886. Le 4 août 1886, peu de temps avant son décès, Marguerite Boucicaut complète la Caisse de Prévoyance existante en créant une Caisse de Retraite pour les employés non intéressés du Bon Marché. Ce financement est assuré par un « montage juridique tout à fait remarquable ». Le même jour, elle crée la Société civile du Bon Marché, dont la vocation est de soutenir la société commerciale et, crucialement, d'alimenter la Caisse de Retraite en prélevant 5 % de ses bénéfices. La reconnaissance publique de cette initiative est telle que la fondation de ce Fonds de Pension de Retraite en 1886 a été commémorée par une médaille sculptée par Louis-Oscar Roty.
Ce déploiement de mécanismes sociaux durables positionne les employés du Bon Marché comme des « intermédiaires » sociaux, bénéficiant d'avantages inédits qui contrastent avec les conditions de travail souvent plus dures de l'époque.
SECTION 2. Le testament de 1887 : une architecture juridique au service de la philanthropie
Marguerite Boucicaut, décédée le 8 décembre 1887 à Cannes, laisse derrière elle un testament qui est considéré comme l'un des actes philanthropiques majeurs de la fin du XIXe siècle.
2.1. L'acte successoral et l'évaluation de la fortune
Marguerite Boucicaut a consigné ses dernières volontés dans plusieurs « testaments mystiques ou olographes », déposés chez Maître Gatine, notaire à Paris.
L'ampleur de la fortune léguée est remarquable. À la fin de sa vie, la fortune de Madame Boucicaut était estimée à 75 millions de francs or. Cette somme équivaut à environ 2 milliards d'euros en valeur contemporaine, ce qui en fait un patrimoine considérable. N'ayant pas de proche héritier, la transmission de ce capital colossal devait être gérée de manière stratégique pour garantir que son objectif social et humanitaire soit atteint.
2.2. Le choix du légataire universel : l'assistance publique
Le choix le plus structurant de ses dispositions testamentaires fut d'instituer l'Assistance Publique (AP) comme sa légataire universelle. Ce legs universel était assorti d'une charge précise : l'obligation pour l'AP de construire et d'entretenir un grand hôpital dans le 15ème arrondissement de Paris, à proximité du Bon Marché.
Ce choix de l'Assistance Publique n'est pas anodin et révèle une ingénierie testamentaire sophistiquée. En confiant son immense fortune à une institution publique, Marguerite Boucicaut s'assurait que la majeure partie du capital ne serait pas absorbée par les droits de mutation qui auraient été drastiquement élevés pour des héritiers éloignés ou des fondations privées non encore reconnues d'utilité publique. L'utilisation du statut juridique privilégié de l'AP était une manœuvre stratégique visant à garantir que les 75 millions de francs or soient directement investis dans l'œuvre sociale qu'elle définissait (l'hôpital), maximisant ainsi l'impact sociétal de son capital.
2.3. La liste des legs particuliers : diversité et universalité
En plus du legs universel, le testament de Marguerite Boucicaut comprenait une liste impressionnante d'une centaine de legs à titre particulier. Cette liste reflète une approche philanthropique guidée par les valeurs de solidarité, d'entraide et d'ouverture d'esprit.
Pérennisation du social d'entreprise : Pour assurer la survie de son œuvre sociale privée, Marguerite Boucicaut légua à la Société civile du Bon Marché la centième partie de sa fortune liquidée. Ce legs était destiné à alimenter la Caisse de Retraite des employés, garantissant ainsi la pérennité du système de prévoyance initié en 1886. Il est à noter que ces libéralités étaient productives d'intérêts annuels à hauteur de 5 % à compter de son décès et jusqu'à la libération effective du capital.
Soutien à la Science et à l'Innovation : Un des legs les plus symboliques est le don de 250 000 francs accordé à Louis Pasteur. Marguerite Boucicaut, qui l'avait déjà soutenu en 1879, avait pressenti l'avenir de l'Institut Pasteur comme une « gloire de la France et du XIXe siècle ». Ce soutien à la recherche scientifique laïque, en pleine Troisième République, est un acte progressiste. Il s'éloigne du modèle de bienfaisance ecclésiastique prédominant à l'époque et finance l'avenir médical et scientifique de la nation.
Solidarité locale et institutionnelle : le legs inclut un soutien substantiel aux Bureaux de Bienfaisance de ses villes d'attache et de résidence, notamment à Verjux (100 000 francs), Bellême, Cannes et Fontenay-aux-Roses. Elle a également financé des aménagements locaux importants, tel le pont reliant Gergy à Verjux, rendant d'immenses services à ses concitoyens.
Universalité culturelle et sociale : Son testament manifestait une ouverture d'esprit remarquable en incluant des legs destinés aux artistes et aux journalistes en difficulté. De plus, elle a légué à des « divers cultes connus alors même que leurs confessions n'étaient pas la sienne ». Dans un contexte républicain de laïcisation progressive, cet acte d'inclusivité religieuse était un engagement fort en faveur de la tolérance et d'une philanthropie non confessionnelle.
Le Mémorial sculpté en 1914 par Paul Moreau-Vauthier, pour le Square Boucicaut, résume la philosophie de ce legs par sa devise : « venir aussi utilement que possible au secours des souffrances et des misérables ». Cette approche pragmatique et structurée a élevé Marguerite Boucicaut au rang de figure d'héroïsme civique et entrepreneurial, souvent célébrée par la société républicaine et honorée par des hommages publics (jardins, rues, squares).2
SECTION 3. Analyse historique (1887) : stratégie fiscale et rôle social sous la IIIe République
L'analyse des dispositions testamentaires de Marguerite Boucicaut doit être replacée dans le cadre légal et socio-économique de la Troisième République naissante.
3.1. Le contexte de l'Assistance Publique et du financement social
À la fin du XIXe siècle, le rôle de l'État dans l'assistance sociale est en pleine mutation. Bien que le régime républicain cherche à étendre son influence et sa bureaucratie sur les questions sociales (comme l'inspection des services d'Enfants assistés dès 1869), il se refuse encore à endosser l'intégralité des charges financières de l'assistance obligatoire.
Dans cette vision classique, le don et la philanthropie privée étaient vus comme le moyen d'éviter le recours à l'impôt pour financer certains besoins collectifs. Les philanthropes étaient encouragés à combler le déficit de financement public.
Le legs Boucicaut est une réponse magistrale à cette réalité politique. En dotant à la fois son œuvre privée (la Caisse de Retraite du Bon Marché) et en finançant une œuvre publique majeure (l'hôpital via l'AP), Marguerite Boucicaut déploie une double stratégie, couvrant efficacement les deux logiques d'assistance qui coexistaient à l'époque : le paternalisme d'entreprise et le soutien à l'infrastructure publique naissante.
3.2. Analyse fiscale et juridique du legs
Le choix de l'Assistance Publique comme légataire universelle constitue une stratégie fiscale avancée.
Statut fiscal privilégié : En 1887, les dons et legs faits aux établissements publics, tels que l'Assistance Publique, les hospices ou les bureaux de bienfaisance, bénéficiaient d'un traitement fiscal très favorable, tendant vers l'exemption des droits de succession. Cette exemption, ou a minima la minimisation des droits, permettait de s'assurer que la quasi-totalité de la fortune (75 millions de francs or) serait affectée à l'objet défini par la testatrice, plutôt que d'être dévalorisée par une taxation étatique considérable.
L'Encadrement des Charges : Les libéralités faites à des établissements d'utilité publique étaient soumises à autorisation et à des conditions strictes, y compris l'exécution des charges imposées par le testateur. L'Assistance Publique, acceptant le legs universel, se trouvait contrainte par l'administration d'exécuter la charge, notamment l'acquisition d'un terrain et la construction de l'hôpital Boucicaut, comme l'attestent les archives de l'AP-HP. Pour les legs incluant des immeubles de grande valeur, un décret en Conseil d'État était souvent nécessaire.
Le testament de 1887 est donc un exemple précoce de ce que l'on nommerait aujourd'hui l'ingénierie philanthropique, utilisant les avantages du droit successoral pour garantir l'efficacité maximale du capital au service de l'intérêt général.
3.3. Conséquences socio-économiques du paternalisme Boucicaut
La dotation généreuse de la Caisse de Retraite par le legs indirect (via la société civile du Bon Marché) a assuré la pérennité d'un système social d'entreprise inédit. Ce système a stabilisé le statut des employés, les distinguant du prolétariat industriel. Pour l'employeur, il s'agissait d'une méthode efficace pour fidéliser la main-d'œuvre et gérer la paix sociale, créant un « culte » autour des fondateurs, Boucicaut et Guérin, qui perdura longtemps après leur mort.
SECTION 4. Le caractère philanthropique : solidarité, entraide, universalité
Le caractère exceptionnel du testament de Marguerite Boucicaut réside dans son enracinement profond dans des valeurs de bienfaisance structurée et progressiste.
4.1. Les valeurs fondatrices du legs
Les dispositions testamentaires illustrent clairement les valeurs qui ont dirigé toute la vie de la femme d'affaires.
Entraide pragmatique : Le principe d'entraide se traduit par la création de fondations spécifiques pour les populations vulnérables. Cela inclut des dispositifs pour les vieillards et, de manière particulièrement notable, des fondations pour les filles-mères (la Maternité Boucicaut à Chalon-sur-Saône), ainsi que l'hôpital parisien conçu pour soulager la souffrance du plus grand nombre. L'assistance aux « misérables » est une réponse directe à la précarité qu'elle avait elle-même connue.
Universalité et ouverture d'esprit : L'ouverture d'esprit se manifeste par le soutien financier aux artistes, aux journalistes en difficulté, mais surtout par les legs accordés aux divers cultes. Cet engagement en faveur d'organisations religieuses variées, même celles ne correspondant pas à sa propre confession, souligne un engagement civique dépassant les clivages confessionnels, en phase avec l'idéologie républicaine d'une société laïque et tolérante.
Le soutien précoce et conséquent à Louis Pasteur et à son institut naissant, dont elle fut l'une des quatre premières et plus généreuses souscriptrices, est une preuve supplémentaire de cette vision progressiste. Son nom figure aux côtés de chefs d'État comme l'Empereur de Russie et l'Empereur du Brésil sur les bustes honorant les fondateurs de l'Institut Pasteur.
SECTION 5. L'analyse actuelle : pérennité et évolution de l'héritage au XXIe siècle
Plus d'un siècle après son décès, l'héritage de Marguerite Boucicaut demeure tangible, bien que transformé, démontrant la résilience de son capital philanthropique.
5.1. La transformation de l'héritage hospitalier à Paris
Le legs universel à l'Assistance Publique a permis la fondation de l'Hôpital Boucicaut. Bien que l'hôpital lui-même ait été fermé, le site a été reconverti, et l'AP-HP continue de gérer les fonds et les biens issus de sa succession.
Le terrain de l'ancien hôpital a été transformé en un écoquartier. L'analyse du programme de cet écoquartier Boucicaut à Paris révèle une volonté de perpétuer la vocation sociale initiale. Le développement comprend la création de nombreux équipements et structures à vocation sociale : logements sociaux, appartements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes, résidences sociales pour travailleurs migrants, ainsi que des centres d'accueil pour personnes handicapées.
Cette réaffectation illustre la résilience de l'intention du legs. Malgré la disparition de la structure hospitalière d'origine, le capital et les actifs fonciers légués continuent de générer des infrastructures de solidarité, garantissant une mixité sociale et fonctionnelle dans le quartier, et adaptant l'assistance médicale du XIXe siècle à l'assistance sociale et urbaine du XXIe siècle.
5.2. L'ancrage territorial et patrimonial
L'héritage se manifeste également dans ses régions d'origine. Le pont financé par Marguerite Boucicaut continue d'assurer la liaison entre Gergy et Verjux.
Dans l'Orne, l'établissement Boucicaut de Bellême, fondé en 1903 en vertu des dispositions testamentaires, est toujours une référence locale. Des efforts de préservation patrimoniale, notamment pour la chapelle Boucicaut, sont soutenus par des collectes et la Fondation du Patrimoine, attestant de l'importance historique continue de ces structures dans la mémoire locale.
5.3. L'héritage d'entreprise : l' "effet Marguerite"
L'esprit de prévoyance sociale initié par Marguerite Boucicaut en 1886 par la dotation de la Caisse de Retraite est toujours revendiqué par le Bon Marché. L'entreprise utilise l'engagement « Effet Marguerite » pour affirmer sa responsabilité sociale contemporaine.
L'idéal de prévoyance et de protection des employés se traduit aujourd'hui par des indicateurs modernes de Responsabilité Sociale d'Entreprise (RSE), avec un suivi rigoureux de l'écart des augmentations individuelles et des promotions, montrant une continuité dans l'engagement pour l'égalité en milieu professionnel.
5.4. Le Legs face à la législation fiscale actuelle
Le choix de l'Assistance Publique en 1887 préfigurait la logique moderne du mécénat et des libéralités exonérées.
Cadre légal actuel (2024)
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Domaine d'application
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Exonération fiscale actuelle
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Pertinence avec le legs Boucicaut (1887)
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Organismes d'intérêt général
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Réduction d'impôt (66% ou 75% dans certaines limites)
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La stratégie visait à maximiser l'impact en évitant la taxe successorale, précurseur de la logique d'incitation fiscale.
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Fondations reconnues d'utilité publique
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Exonération des droits de mutation à titre gratuit (Art. 795 CGI)
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L'Assistance Publique, en tant qu'établissement public, bénéficiait d'un statut similaire, garantissant que la transmission soit peu ou pas taxée.
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Le testament de Boucicaut a efficacement utilisé les lois successorales de l'époque pour garantir que son capital serve l'intérêt public avec une fiscalité minimale, confirmant que le choix de léguer à une institution publique avec charge était, et reste, l'approche la plus solide pour une philanthropie de grande échelle et intergénérationnelle.
SECTION 6. Conclusion et réflexion critique
Le testament de Marguerite Boucicaut (1887) constitue un document historique d'une importance capitale, non seulement par l'ampleur de la fortune léguée (75 millions de francs or), mais surtout par son architecture juridique et sa portée sociale.
L'analyse de cet acte révèle que la philanthropie de Marguerite Boucicaut n'était pas un simple geste de charité, mais une stratégie organisée et pragmatique. Son expérience personnelle de la pauvreté lui a conféré une détermination à s'attaquer aux causes profondes de la misère, en investissant dans la prévoyance (pour ses employés) et dans les infrastructures publiques (santé et éducation).
Le legs universel à l'Assistance Publique est l'élément le plus puissant de cette stratégie. Il a permis de contourner les contraintes fiscales de l'époque, garantissant que le capital colossal soit intégralement affecté à l'œuvre sociale définie, en l'occurrence la construction de l'Hôpital Boucicaut. Cette manœuvre est un cas d'école de la maximisation de l'impact social d'un héritage.
Aujourd'hui, l'héritage de Marguerite Boucicaut perdure de manière résiliente. Bien que l'hôpital parisien initial ait été transformé, le site de l'écoquartier Boucicaut continue de remplir une fonction essentielle de solidarité et de mixité sociale. De même, la pérennité de son soutien à la science (Institut Pasteur) et l'intégration de son éthique dans le fonctionnement moderne du Bon Marché démontrent que le choix de légataires solides et encadrés par des charges précises a garanti la transmission de son intention sociale à travers les siècles. Marguerite Boucicaut s'affirme ainsi comme une figure emblématique de la philanthropie stratégique et de l'héroïsme civique de la fin du XIXe siècle.
